Productions artistiques et modes de vie au Moyen Âge

Comment utilisait-on l'art au Moyen Âge ?


Publié le 29/11/2012 • Modifié le 07/12/2022

Temps de lecture : 2 min.

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La partie non bâtie de la production reflète, chez les puissants, la volonté de fixer leur force et leur permanence (trône, sceptre et couronne du roi, tiare et crosse de l’évêque, armes et bannière du chevalier…) et de rechercher, par-delà la mort, un gage d’éternité. Des sépultures, convoquant tous les artisanats (bijoux mortuaires, stèles des caveaux, bois et orfèvreries des sarcophages) sont des témoins importants des hiérarchies du Moyen Âge : rois, princes, seigneurs, évêques, chevaliers.

Du religieux...

Si plaire à Dieu en cherchant des faveurs pour le futur passe par l’aumône, un meilleur moyen de salut pour l’âme du riche est d’orienter sa générosité vers l’Église. Nobles ou souverains financent par exemple ce qui pourra constituer le  « trésor » d’une église ou abbaye. La popularisation des reliques de saints passe par des dons visant à leur valorisation artistique prestigieuse. Ils favorisent, dès l’époque carolingienne, la promotion de l’art de l’objet et des artistes capables de produire ces pièces. Si les dons pour les objets liturgiques affirment le faste de la célébration des offices par une élite, ceux destinés aux trésors marquent la reconversion des richesses vers des objets (artistiques) de transition destinés aux rites plus populaires du pèlerinage.

Ce partage se retrouve dans les édifices religieux : dans la clôture du chœur gothique, alors que l’on voit la liturgie se dérober au regard du peuple, dans la part circulante, le vaste programme artistique d’enseignement par l’image (sculptures, fresques, mosaïques) s’amplifie.

vers la sphère privée

Petit à petit, l’objet artistique de transition entre richesse et dévotion populaire pénètre la sphère privée. La possession de ces objets, par des aristocrates puis des marchands, passe par l’existence nouvelle d’une sphère de dévotion privée, où leur fonction religieuse est aussi prétexte. La relation personnelle avec l’objet de dévotion, propre à l’émergence d’une haute bourgeoisie, joue un grand rôle dans le progrès de l’ivoirerie gothique, donnant accès à de « mini » triptyques personnels… Ou dans celui de la gravure sur bois à la presse, dont la circulation s’accroît, faisant sortir les images religieuses de la sphère liturgique… Ou encore dans la diffusion de la sculpture sur bois, dont les petites statues enserrent des peintures au sein de retables de dimension convenant aux lieux privés. Par-delà toute sphère religieuse, apparaissent des collectionneurs, d’abord parmi les plus grands princes : le roi Charles V par exemple, et son frère le duc Jean de Berry, possesseur de pierres précieuses, de porcelaines, bijoux, orfèvrerie, et dont le nom reste lié au « livre d’heures » dont il commande en 1389 les miniatures profanes.

Les fresques

Si la fresque religieuse étale, devant les fidèles des églises, un programme éducatif financé par les grands chantiers religieux, une forme de fresque militaire héroïque est pratiquée dans certaines fortifications, comme à la Tour Ferrande, à Pernes-les-Fontaines, où sont peints les combats menés par Charles d’Anjou en Italie du Sud : travail du XIIIe siècle, issu d’une commande d’un riche compagnon d’armes. D’autres programmes de fresques oscillent entre moralisation religieuse et méditation civile sur la destinée, comme vers 1400 les danses macabres dans des cimetières, tel celui des Saints-Innocents à Paris. À l’aube de la Renaissance, dans l’Italie des communes, naissent des œuvres d’art profane de pure propagande civile, au service  des nouveaux podestats urbains, comme la commande d’une allégorie laïque en 1328, à Simone Martini, alors peintre religieux réputé. C’est une fresque du Palais communal de Sienne, à la gloire de Guidoriccio da Fogliano, capitaine de l’armée siennoise.

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