La passion et la fatalité dans le théâtre de Jean Racine


Publié le 15/10/2012 • Modifié le 16/05/2023

Temps de lecture : 1 min.

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La galanterie, courant esthétique majeur alors que Racine écrit Andromaque (1667), dépeint avec un raffinement subtil les méandres des sentiments amoureux. Si Racine en reprend le vocabulaire et les images (« feux », « fers », « flammes »), il les réactive, leur restitue un sens propre : mourir d'aimer devient une réalité et cesse d'être une métaphore.

La passion selon Racine

Passion irrépressible, l’amour domine le théâtre racinien. Mû(e) par une idée fixe, prêt(e) à toutes les violences pour s’assurer la possession de l’être aimé, l’amoureux ou l’amoureuse (qui aime sans être aimé) s’enferme dans une aliénation croissante. L’amour passionnel est montré jusque dans ses manifestations physiques : ainsi Phèdre rougit, pâlit, tremble à la vue d’Hippolyte. Racine dépeint aussi les douceurs de sentiments tendres, purs, d’amants (dont l’amour est réciproque) qui se heurtent à la fureur d’un(e) amoureux(se). C’est Junie et Britannicus affrontant Néron, Atalide et Bajazet opposés à Roxane, Aricie et Hippolyte à Phèdre.

L'amour empêché

Deuxième grande passion du théâtre racinien, l’amour du pouvoir ravage certains de ses héros tels Néron, Agamemnon, Athalie. Chaque tragédie s’ouvre sur une crise passionnelle qui sera exacerbée par des obstacles extérieurs (refus de l’être aimé, interdits familiaux, raison d’Etat) ou intérieurs, comme un fort sentiment de culpabilité. La crise s’amplifie graduellement jusqu’à une issue le plus souvent fatale.

Des héros prisonniers de la fatalité

Tout en se livrant à une analyse lucide des sentiments ou des signes de la passion, le héros qui souffre d’un amour pathologique ou d’un appétit incœrcible de pouvoir est incapable d’obéir à la raison. Il se débat vainement contre ses pulsions et le spectateur assiste à une marche inexorable vers la catastrophe. Car tout est joué d’avance, l’homme, soumis à une fatalité déterminée par les dieux, n’est pas libre. Le dénouement d’une tragédie doit rétablir des rapports familiaux ou sociaux déréglés par le jeu des passions, mais, chez Racine, l’ordre politique n’est jamais vraiment restauré et le spectateur, ému et fasciné par l’épreuve des passions est, la crise achevée, invité à la compassion par les larmes que Thésée se propose de verser sur Hippolyte, ou un dernier « Hélas ! » de Bérénice.


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