La question du destin et de la liberté dans Jacques le Fataliste et son maître

Diderot interpelle le lecteur sur les notions de destin et de liberté : l’homme est-il réellement libre ? Est-il soumis à un destin ? Qu’est-ce que la liberté ?

Publié le 04/10/2013 • Modifié le 28/02/2020

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Le jeu de rôle du maître et du valet

Diderot interpelle le lecteur sur les notions de destin et de liberté : l’homme est-il réellement libre ? Est-il soumis à un destin ? Qu’est-ce que la liberté ?

Pour se faire, Il oppose ce que les deux personnages centraux de l’histoire pensent d’eux mêmes et la réalité de leurs cheminements dans la vie. Jacques est présenté comme fataliste, son maître comme partisan du libre arbitre.

  • Jacques, soumis aux aléas de la vie, se montre attentif aux autres, réfléchi et prompt à passer à l’action. Ses interventions, vont, à plusieurs reprises modifier le cours de l’histoire (lorsqu’il fait partir les brigands de l’Auberge par exemple).
  • Le maître, qui croit pour sa part au libre arbitre, est bien souvent montré comme subissant les événements et agissant sans grande spontanéité ni inventivité.

La construction « libre » du roman

Diderot s’affirme libre de toucher à tous les genres : le roman, la fable, l’essai, sans jamais en respecter ni les règles ni la forme. Il dénonce, lors de diverses interruptions, l’illusion et les ficelles du genre romanesque.

Au fil du récit, Diderot le narrateur rappelle au lecteur qu’il est seul maitre du déroulement de l’histoire (du « grand rouleau ») et qu’il peut diriger l’action et les vies des personnages comme bon lui semble.

« Que cette aventure ne deviendrait-elle pas entre mes mains, s’il me prenait en fantaisie de vous désespérer ! Je donnerais de l’importance à cette femme ; j’en ferais la nièce d’un curé du village voisin ; j’ameuterais les paysans de ce village ; je me préparerais des combats et des amours ; car enfin cette paysanne était belle sous le linge. Jacques et son maître s’en étaient aperçus ; l’amour n’a pas toujours attendu une occasion aussi séduisante. Pourquoi Jacques ne deviendrait-il pas amoureux une seconde fois ? Pourquoi ne serait-il pas une seconde fois le rival et même le rival préféré de son maître ? – Est-ce que le cas lui était déjà arrivé ? – Toujours des questions. »

Pour amener plus loin la réflexion, Diderot n’impose pas de dénouement au lecteur.

« Et moi, je m’arrête, parce que je vous ai dit de ces deux personnages tout ce que j’en sais : Et les amours de Jacques ? Jacques a dit cent fois qu’il était écrit là-haut qu’il n’en finirait pas l’histoire, et je vois que Jacques avait raison. Je vois, lecteur, que cela vous fâche ; eh bien, reprenez son récit où il l’a laissé, et continuez-le à votre fantaisie, ou bien faites une visite à Mlle Agathe, sachez le nom du village où Jacques est emprisonné ; voyez Jacques, questionnez-le : il ne se fera pas tirer l’oreille pour vous satisfaire ; cela le désennuiera. »

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