La place de l’homme et les personnages dans Le Meilleur des mondes


Publié le 30/10/2013 • Modifié le 20/04/2023

Temps de lecture : 1 min.

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le meilleur des mondes, édition de 1974, illustration pierre faucheux

Le Meilleur des mondes, édition de 1974,
illustration Pierre Faucheux © Le Livre de Poche
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La conception de l’homme

La conception de l’homme est donnée de manière implacable par l’administrateur. Le désir est à bannir car il entraine des émotions et de la souffrance, sources d’instabilité. Dès avant la naissance, l’individu doit être conditionné pour éliminer chez lui tout sentiment personnel et pour appartenir à une caste donnée.

« Nulle peine n’a été épargnée pour rendre votre vie émotivement facile, pour vous préserver, pour autant que la chose soit possible, de ressentir même des émotions. »

En empêchant toute émotion, tout sentiment humain, l’État Monde permet à l’homme de « vivre » heureux. Dans la réserve du Nouveau-Mexique, les sauvages sont pauvres, sales, connaissent les maladies, les morts douloureuses. Huxley semble préférer leur sort, avec des bonheurs éphémères, à celui des habitants de Londres Central et du reste de l’État Monde. Son héros est John le Sauvage.
 

John le Sauvage

Elevé dans une réserve à sauvages, John a pour bagage intellectuel l’œuvre complète de William Shakespeare, que lui a fait lire sa mère. Sa naïveté et sa morale ne résisteront pas à la découverte de l’organisation sociale et des mœurs du Nouveau monde. Il réagit comme Miranda, dans La Tempête de Shakespeare, quand sortie de son île isolée, elle rencontre la « civilisation » … en la personne de marins ivrognes :

How many goodly creatures are there here!
How beauteous mankind is! O brave New World!
(Que de belles créatures que voilà ! Quelle belle humanité ! Oh quel monde nouveau merveilleux !)

Les caractères développés dans l’État Monde

Ils appartiennent aux classes supérieures. Les autres sont conditionnés pour des tâches d’exécution pures.

Pour les Alphas et quelques Bêtas au cœur de l’action, Huxley a choisi des noms, comme autant de clins d’œil à des personnages illustres de la civilisation occidentale. Lénina Crown et le père de la révolution russe Lénine, Helmotz Watson et le physicien allemand Hermmann von Helmholtz…

Le lecteur peut s’amuser à déchiffrer les références sous-entendues : le nom de Bernard Marx est-il une allusion à Claude Bernard, le père de la médecine expérimentale ? à Karl Marx, le co-auteur du Manifeste du Parti Communiste et qui prédisait la fin du capitalisme ? à Bernard de Clairvaux, le théologien et mystique du XIe siècle, qui a inspiré la Seconde Croisade ?

Il en va ainsi pour nombre de personnages : Darwin Bonaparte (le grand-père de Huxley était proche de Charles Darwin, l’auteur de la Théorie de l’évolution…), la sœur de Lénina, Fanny Crowne, peut être aussi bien une allusion à Fanny Kaplan, la femme qui avait tenté d’assassiner Lénine, qu’à Fanny Brice, une jolie et populaire actrice dans les années 1920…

Le Meilleur des mondes agit comme un roman à clés, construit à partir du vaste champ culturel de son auteur. L’écrivain britannique Anthony Burgess disait d’Aldous Huxley qu’il avait donné au genre littéraire du roman un cerveau…


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