Aimé Césaire : des racines antillaises et francophones


Publié le 02/04/2013 • Modifié le 12/11/2019

Temps de lecture : 1 min.

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Tradition du conte et poésie de la parole

L’œuvre de Césaire s’enracine dans la tradition du conte aux Antilles. Les esclaves des plantations coloniales pouvaient écouter le conteur : histoires distrayantes, avec dialogues, où l’humour laisse filtrer des messages de résistance. Ces récits sont véhiculés en créole, une langue à base lexicale française d’une grande plasticité, intégrant des origines diverses européennes, caraïbéennes et africaines.

La culture orale et antillaise dans Cahiers d’un retour au pays natal :

  • Onomatopées et mots : « Eïa”, “voum rooh oh”, le menfenil funèbre (oiseau de proie de la Martinique) ou les mornes (petites hauteurs arrondies surplombant Fort-de-France)
  • Interrogations et  exclamations : “Le maître des danses? C'est moi!” « Assez de ce scandale ! »

Langue française, identité antillaise

Césaire s’inscrit dans la lignée des grands poètes français du XIXe et XXe siècle. Son imaginaire animalier (« hommes-hyènes », « hommes-panthères » « squale qui veille sur l'Occident ») rappelle lautréamont. l’héritage de rimbaud se ressent dans sa prose poétique (« …bercé par les effluves d'une pensée jamais lasse je nourrissais le vent, je délaçais les monstres… »).

Mais sa parole incantatrice et insurrectionnelle jaillit de son identité d’arrière-petit-fils d’esclaves. Le titre son recueil Soleil cou coupé est la dernière phrase de Zone, poème de Guillaume Apollinaire, et exprime la blessure de la séparation originelle avec l’Afrique. Dans Moi Laminaire, Césaire se compare aux algues qui s’accrochent aux roches sous-marines des Caraïbes, appelées laminaires.

Négritude versus créolité

A partir des années 80, aux Antilles, le concept de négritude est contesté comme trop monolithique. La pluralité des appartenances est mise en avant dans l’identité antillaise. Sous la plume de Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant et Jean Bernabé, nait le mouvement de la créolité. malgré son nom, ce mouvement littéraire garde pour véhicule la langue française et non la langue créole. en 1989, le trio publie l'éloge de la Créolité, reconnaissant à Aimé Césaire de leur avoir ouvert la voie.

« C'est la Négritude césairienne qui nous a ouvert le passage vers l'ici d'une Antillanité désormais postulable, et elle-même en marche vers un autre degré d'authenticité qui restait à nommer … Nous sommes à jamais fils d'Aimé Césaire ».


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