La naissance d’Israël

Le 14 mai 1948, une foule dense se rassemble devant le musée d’Art de Tel Aviv. Le Président de l’Organisation sioniste mondiale, David Ben Gourion, proclame l’indépendance d’Israël. L’Etat juif, que le mouvement sioniste réclamait depuis plus de 50 ans, est né.

Qu'est-ce que le mouvement sioniste ?  

En 1896, face aux persécutions antisémites qui agitent l’Europe, un jeune journaliste juif autrichien, Theodor Herzl, publie « L'État Juif ». Dans ce livre, il appelle à la création d’un Etat juif en Palestine : la terre ancestrale dont le peuple juif a été exilé 2 000 ans auparavant. De ce désir de retour vers Sion - le nom biblique de Jérusalem - Theodor Herzl fonde un mouvement politique. Une organisation sioniste mondiale est créée et des fonds sont collectés pour l’achat de terres en Palestine. Progressivement des dizaines de milliers de juifs émigrent dans la région et s’installent en petites communautés : les kibboutz. Quelques années plus tard, la déclaration Balfour pose la première pierre de la construction de l’Etat d'Israël. 

La déclaration Balfour et ses conséquences en Palestine

Le 2 novembre 1917, Lord Arthur Balfour, le ministre britannique des Affaires étrangères, publie une lettre ouverte dans laquelle il se déclare favorable à la création d’un foyer national juif en Palestine. En pleine Guerre mondiale, la Grande-Bretagne espère ainsi rallier les populations juives à l’effort de guerre. Au lendemain du conflit, les puissances victorieuses se partagent l’Empire ottoman vaincu. La Palestine, à qui la Grande-Bretagne avait promis l’indépendance, est finalement placée sous contrôle britannique. La déclaration Balfour est, quant à elle, respectée et l’immigration juive facilitée. Trahie et progressivement dépossédée de ses terres, la population palestinienne se révolte.

Politique britannique en Palestine contestée

Dans les années 1930, la montée du nazisme et de l’antisémitisme en Europe pousse plus de 200 000 Juifs à quitter leur pays pour venir s’installer sur la « Terre promise ». Face à cette immigration massive, une grande révolte arabe éclate, sévèrement réprimée par les colons britanniques. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, de nombreux rescapés des camps de concentration tentent de se réfugier en Palestine pour essayer de recommencer à vivre. Mais bientôt, les Britanniques décident de limiter l’immigration juive pour préserver leur entente avec les Arabes. Sous le regard indigné de la presse internationale, ils interceptent les navires clandestins et les forcent à rentrer en Europe ou internent leurs passagers dans des camps... Une nouvelle fois, les survivants de l’Holocauste se retrouvent derrière les barbelés. Une forte émotion gagne alors l’Occident qui s’insurge contre la politique britannique en Palestine. En 1947, l’ONU vote la résolution 181. 

résolution 181 : plan de partage de la Palestine en deux Etats

Le 29 novembre 1947, la toute jeune Organisation des nations unies (ONU) convoque une assemblée extraordinaire et vote le partage de la Palestine en deux États :

• l'un, arabe
• l'autre, juif

Jérusalem, quant à elle, est placée sous contrôle international. C’est la résolution 181. Pour la population juive, un rêve vieux de 2 000 ans se réalise enfin. Pour les Palestiniens, qui voient leur pays presque rayé de la carte, c’est jour de deuil.

Début du conflit israélo-arabe

Une guerre civile éclate et pendant six mois, Juifs et Arabes se déchirent, multipliant attentats et massacres… Le 14 mai 1948, alors que les derniers soldats britanniques évacuent le pays, David Ben Gourion proclame l’indépendance d'Israël. Dès le lendemain, les pays arabes voisins déclarent la guerre à l’Etat hébreu. C’est le début de la première guerre israélo-arabe. L’Etat juif sort vainqueur et son territoire s'agrandit tandis que commence l’exode de plus de 750 000 Palestiniens…

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