Berlin au cœur de la guerre froide

Après la capitulation de l'Allemagne en mai 1945, le pays est découpé en quatre zones : zone française, zone américaine, zone britannique, zone russe.

Publié le 15/10/2012 • Modifié le 18/10/2021

Temps de lecture : 2 min.

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La fin de la Seconde Guerre mondiale signe le début de la guerre froide. La ville de Berlin, au cœur des tensions entre le bloc occidental et le bloc soviétique, est divisée, à l'image du monde. 

L'Allemagne occupée 

 

Image contenuAprès la capitulation de l'Allemagne en mai 1945, le pays est découpé en quatre zones : zone française, zone américaine, zone britannique, zone russe.

Les trois zones dites « occidentales » sont à l'ouest du pays. La zone russe, à l'Est.
Berlin, la capitale, est enclavée dans la zone russe.

A la conférence de Postdam (août 1945), il est décidé que Berlin serait à son tour partagée en quatre, à l'image du pays. 

 

Le Blocus de Berlin (1948-1949)

En 1948, la France, les USA et la Grande-Bretagne proposent la création d’un Etat fédéral allemand dans leurs zones d’occupation. Cette proposition suscite une réaction violente de l’URSS qui décide le Blocus de Berlin. Enclavée dans la zone soviétique, Berlin ne peut plus être ravitaillée ni par la route ni par le chemin de fer. Il s’agit ainsi pour les soviétiques d’affamer les habitants pour mettre en échec la reconstitution d’un Etat allemand dans les zones occupées par les troupes françaises, britanniques et américaines.

Pour nourrir les habitants de Berlin, il ne reste que la voie aérienne. Un véritable pont aérien est mis en place par les USA pour le ravitaillement. Toutes les deux minutes pendant la journée, un avion ravitailleur se pose à l’aéroport de Berlin-Ouest.
Les soviétiques ne parviennent donc pas à affamer la population de Berlin et le Blocus s’arrête en mai 1949.

La partition de l'Allemagne est actée :

  • création de la République Fédérale Allemande (RFA), le 23 mai 1949, avec pour capitale Bonn.
  • création de la République Démocratique Allemande (RDA), le 7 octobre 1949, avec pour capitale Berlin-Est.

La construction du mur

Le relèvement économique rapide de la RFA face à une RDA ruinée et mise au service de la puissance soviétique amène le développement d'une émigration forte de l'Est vers l'Ouest. En 1953, des émeutes ouvrières éclatent à Berlin, Leipzig et dans toute l'Allemagne.

Afin d'enrayer la forte émigration qui se poursuit vers la RFA, en passant par Berlin, la RDA décide, en 1961, de construire un mur séparant la zone soviétique de Berlin des trois autres zones. La RDA développe également une très forte police politique à l'image du KGB soviétique : la STASI qui surveille et fiche de nombreux citoyens.

Le mur devient le symbole de l'enfermement des habitants à l'intérieur du système communiste. Cette privation de liberté qui indigne, « le Mur », est bien symbolisée par le discours du président américain lors de sa visite à Berlin-Ouest, le 26 juin 1963. John Fitzgerald Kennedy devant le mur de berlin scande au monde entier : « Ich bin ein berliner ! ». Il s'agit pour le président démocrate de définir ce qui constitue l'essence même du monde libre et de démontrer l'échec du communisme, malgré les atours dont celui-ci se pare. C'est donc un discours de combat, six mois après la crise des fusées de Cuba, bien que globalement, on soit entré dans une phase de « Détente » entre les deux Grands (1962-1975).

D'après Kennedy, le modèle soviétique est en faillite car les communistes ont besoin « d'ériger un mur » afin d'empêcher la fuite de leur population. Il présente le système communiste comme d'essence antidémocratique. Certains éléments peuvent lui donner raison comme l'existence en URSS d'un seul parti politique autorisé, le Parti communiste d'Union Soviétique (PCUS), soumis qui plus est, au centralisme démocratique. On peut également songer à la présence en URSS d'un système concentrationnaire, le Goulag, au sort réservé aux dissidents (assignation à résidence, hôpitaux psychiatriques), aux déportations de peuples entiers (Tchétchènes, Allemands de la Volga) qualifiés d'ennemis du peuple soviétique. Malgré la déstalinisation engagée par Nikita Khrouchtchev à partir de 1956, le système est encore très rigide si l'on songe à l'interdiction pour Boris Pasternak d'aller en 1957 recevoir son prix Nobel de littérature.


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