Redécouverte et prolongements de la pensée tocquevilienne


Publié le 30/08/2013 • Modifié le 04/12/2021

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Une pensée de référence des deux côtés de l’Atlantique

Longtemps sous-estimée en France, l’œuvre de Tocqueville fut redécouverte à partir des années 1950, grâce aux écrits du politologue et historien Raymond Aron. Elle est devenue une référence, pour des historiens comme François Furet, des philosophes (Marcel Gauchet) ou des sociologues (Raymond Boudon).

Aux Etats-Unis, il n’a jamais cessé de susciter travaux et publications. C’est aux Etats-Unis que son œuvre a connu de nombreux prolongements, concernant notamment l’essor de l’individualisme et la dissolution du lien social.

Les travaux américains sur le repli de la vie socialeliens-sociaux

Le sociologue et historien américain Richard Sennett ouvre son livre The Fall of public man (1977) sur une citation de Tocqueville. Il y déplore l’affaiblissement du civisme et la fin de la culture publique. Sennett en voit un symptôme dans l’augmentation des gestes d’incivilité.

Robert Putnam, professeur en politiques publiques à Harvard (Etats-Unis) fait de l’intuition tocquevilienne la matrice de ses recherches. Dans Making Democracy Work (1993), il soutient que la réussite globale des différentes régions d’Italie est corrélée à la densité des liens civiques. Dans son ouvrage Bowling alone The Collapse and Revival of American Community (2000), Putnam montre une baisse de l'engagement civique aux Etats-Unis. Il se base sur plusieurs indicateurs de vitalité de la vie associative (taux d’adhésions, nombre de réunions, intensité des activités) et met en évidence une baisse du nombre de réunions annuel moyen des clubs aux Etats-Unis.

De même, étudiant la participation à des organisations politiques et syndicales, les occasions de contacts sociaux avec des membres de la famille (en dehors du foyer) et des amis, il montre que tous les aspects de la « vie sociale » sont en recul. Putnam conclut son ouvrage sur un appel aux décideurs politiques afin de trouver les moyens de redynamiser le lien social. Il souhaite ainsi un renouveau de l’éducation civique, un aménagement des conditions de transport et des horaires de travail pour laisser du temps à l’engagement associatif, un accroissement des fêtes collectives…

Les américains James S. Fishkin et Bruce Ackerman proposent de renouveler le cadre de pensée de Tocqueville à l’ère des médias de masse. Ils proposent des « sondages délibératifs » pour actualiser les débats dans les assemblées locales et les associations décrits par Tocqueville, afin d’accompagner la participation civique.


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