icu.next-video

Contenu proposé par

France Télévisions

Regarde cette vidéo et gagne facilement jusqu'à 15 Lumniz en te connectant !

Il n’y a pas de Lumniz à gagner car tu as déjà consommé cet élément. Ne t'inquiète pas, il y a plein d'autres contenus intéressants à explorer et toujours plus de Lumniz à gagner.

->   En savoir plus
SES03:10Publié le 01/02/2018

Pays ouvert aux échanges = pays inégalitaire ?

Décod'éco

Les pays ouverts aux échanges sont-ils plus inégalitaires ?

Plus un pays est ouvert au commerce international, plus la société est inégalitaire. C’est bien connu, mais c’est faux ! Si la mondialisation a un impact sur les inégalités de revenus, assimiler ouverture et fortes inégalités est inexact.

Comment calculer l'ouverture de l'économie d'un pays ?

L’ouverture d’une économie se mesure par la part des exportations et importations dans le Produit Intérieur Brut. On peut mesurer les inégalités en utilisant l’indice de Gini, qui croît avec les inégalités. Or, les données montrent qu’il existe des situations très différentes. Avant impôts et transferts sociaux, certains pays très ouverts présentent de fortes inégalités, comme en Autriche ou en Irlande, alors qu’elles sont bien plus faibles dans d’autres pays ouverts, tels que la Suisse ou la Corée du Sud. Inversement, les États-Unis ou le Brésil, qui sont peu ouverts, sont inégalitaires, alors que la Turquie ou la Norvège, pourtant très extravertis, ne le sont pas trop. De manière générale, les statistiques ne montrent pas de relation significative entre poids des échanges et inégalités de revenus. C’est encore plus vrai quand on mesure les inégalités après transferts sociaux. Les pays les plus ouverts ne sont pas forcément les plus inégalitaires. Certains d’entre eux, à l’instar de la Belgique ou du Danemark, où la redistribution réduit presque de moitié le coefficient de Gini, sont même parmi ceux qui redistribuent le plus les revenus.

Comment interpréter tout ceci ?

Il y a deux grandes explications :

  • La première est que l’ouverture commerciale n’est que l’un des facteurs qui font évoluer les inégalités avant et après transferts sociaux. Et ce n’est pas forcément le plus puissant.
  • La deuxième explication est avancée par l’économiste Dani Rodrik. Selon lui, pour accepter les risques individuels de l’ouverture commerciale, les peuples réclament des institutions protectrices, en particulier un plus haut niveau de protection sociale.

Le rôle de la protection sociale

La protection sociale joue le rôle d’une assurance et contient, plus ou moins bien, les inégalités. C’est ce que l’on constate par exemple en Grèce où les dépenses sociales par habitant ont progressé de 50 % hors inflation entre 1995 et 2015. L’Allemagne a connu une hausse de 34 % et l’Irlande de 120 % ! Quant aux pays scandinaves, leur modèle est représentatif d’un équilibre entre ouverture et égalité préservée. En France, de 1980 à 2015, alors que le degré d’ouverture a été multiplié par 1,5, les dépenses sociales ont progressé dans la même proportion. Un mouvement général dans l’Union européenne.

En définitive, il n’existe pas de malédiction inégalitaire dans les pays ouverts. Dans certains pays, l’ouverture impacte assez peu les inégalités. Et dans ceux où elle le fait, la société choisit fréquemment de corriger ces inégalités par la redistribution.

Réalisateur : Maxime Chappet

Nom de l'auteur : Stéphane Ménia

Producteur : francetv éducation

Année de copyright : 2017

Année de production : 2017

Année de diffusion : 2017

Publié le 01/02/18

Modifié le 07/04/23

Ce contenu est proposé par