Le prolongement des thèses durkheimiennes sur le suicide


Publié le 30/08/2013 • Modifié le 13/11/2019

Temps de lecture : 1 min.

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Le Suicide de Durkheim n’a pas cessé depuis sa parution de générer des débats et des relectures.

Halbwachs critique les analyses de Durkheim sur le suicide

Dès 1930, le sociologue français Halbwachs discute de manière critique la thèse de Durkheim dans Les Causes du suicide.

  • Alors que Durkheim exclut de sa recherche l’analyse des motifs individuels qui poussent au suicide qui sont un obstacle à l’analyse sociologique, Halbwachs conteste à Durkheim ce point. Il met en évidence que les motifs se distribuent socialement avec une certaine régularité.
  • Il abandonne la typologie durkheimienne affirmant qu’il n’y a qu’un seul type de suicide : le suicide du désespoir.
  • Il met en cause la qualité des statistiques utilisées par Durkheim.

La relecture de Baudelot et Establet

Baudelot et Establet, sociologues français spécialistes de l’éducation, ont repris à leur tour la théorie durkheimienne dans Durkheim et le suicide (1984).

  • Ils infirment certaines régularités sociales mises en évidence par Durkheim. A la fin du XXe siècle contrairement à ce qui se passait à la fin du XIXe siècle, les pauvres se suicident plus que les riches.
  • Ils valident certaines analyses : ainsi les taux de suicide sont-ils bien plus élevés chez les hommes que chez les femmes, chez les célibataires que les hommes mariés et s’accroissent avec l’âge.
  • Ils précisent l’analyse de Durkheim en mettant en évidence une régularité hebdomadaire des taux de suicide : le taux de suicide varie à la baisse du lundi au dimanche chez les hommes ; chez les femmes ils montrent qu’avant 1972, le jeudi, jour de congé hebdomadaire des enfants, les femmes se suicident moins que les autres jours. Ces analyses permettent d’affirmer que le suicide varie bien en raison inverse de l’intégration sociale des individus.
suicide_ouvrage

En 2006 dans Suicide l’envers de notre monde, ils étendent l’analyse du suicide à l’échelle internationale et démontrent par exemple que la Chine, à l’instar de nombreux autres pays asiatiques, est caractérisée par un taux de suicide féminin plus élevé que celui des hommes. L’Occident fait alors figure d’exception statistique.


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