La remise en cause des politiques keynésiennes

L’évolution du « keynésianisme » Les travaux de Keynes ont influencé un grand nombre d’économistes ultérieurs, qui furent nombreux à se réclamer du keynésianisme. Différents courants sont apparus : le néo-keynésianisme, la nouvelle économie keynésienne et le post-keynésianisme. Ils s’accordent sur la nécessité de l’intervention de l’Etat dans la vie économique, mais diffèrent néanmoins dans leurs approches. ainsi, l’économiste américain irving fisher (1867-1947) considère l'intervention de l'État nécessaire pour éviter le cercle vicieux de la déflation. Selon lui, la déflation par la dette qui a fonctionné pendant les années 1930 a aggravé la dépression. a partir des années 80, l’optique des nouveaux keynésiens est de trouver les moyens d'améliorer le fonctionnement de l'économie. L’intervention de l’Etat doit permettre un meilleur équilibre des marchés. Ainsi, par exemple, les salaires et les prix ne sont pas flexibles (loi de l’offre et de la demande) mais visqueux. Les années 80 semblent marquer la fin du keynésianisme Si l'œuvre de Keynes a une influence notable sur la politique économique de l'après-guerre aux Trente Glorieuses, les années 80 semblent marquer la fin du keynésianisme. Les politiques de relance keynésienne sont moins efficaces dans des économies ouvertes. La demande peut se porter sur des produits importés et non pas sur des produits nationaux. Le résultat est une dégradation du solde commercial (les exportations moins les importations). En Europe, l’intégration européenne et notamment l’adhésion au Pacte de Stabilité et de Croissance (1997) limite les possibilités nationales d’utiliser des politiques budgétaires expansionnistes pour soutenir la demande. années 1980 : l'âge d'or du libéralisme Auparavant, la critique monétariste portée par Milton Friedman (1912-2006) avait déjà contesté la possibilité de mener des politiques de soutien de la demande. Les mesures de relance budgétaires par l’augmentation des dépenses publiques ou la baisse des impôts n’ont pas d’effet durable sur l’emploi et l’équilibre économique. Elles se heurtent au comportement des ménages qui lissent leurs dépenses sur le long terme (théorie du revenu permanent). les politiques keynésiennes peuvent par ailleurs avoir des effets contreproductifs. elles substituent la dépense publique à l'investissement privé ou créent de l'inflation. Critique de la relance budgétaire Robert Barro, professeur à Harvard et appartenant au mouvement de la Nouvelle économie classique, a démonté les vertus attribuées à la politique de relance budgétaire. Dans un article devenu célèbre (« Are Government Bonds Net Wealth? » publié en 1974), il démontre qu’elle n'a pas d'impact sur la consommation car les agents économiques anticipent les impôts futurs nécessaires au remboursement de la dette publique.

Publié le 23/08/2013 • Modifié le 06/10/2021

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L’évolution du « keynésianisme »

Les travaux de Keynes ont influencé un grand nombre d’économistes ultérieurs, qui furent nombreux à se réclamer du keynésianisme. Différents courants sont apparus : le néo-keynésianisme, la nouvelle économie keynésienne et lepost-keynésianisme.

Ils s’accordent sur la nécessité de l’intervention de l’Etat dans la vie économique, mais diffèrent néanmoins dans leurs approches.

  • Ainsi, l’économiste américain Irving Fisher (1867-1947) considère l'intervention de l'État nécessaire pour éviter le cercle vicieux de la déflation. Selon lui, la déflation par la dette qui a fonctionné pendant les années 1930 a aggravé la dépression.
  • A partir des années 80, l’optique des nouveaux keynésiens est de trouver les moyens d'améliorer le fonctionnement de l'économie. L’intervention de l’Etat doit permettre un meilleur équilibre des marchés. Ainsi, par exemple, les salaires et les prix ne sont pas flexibles (loi de l’offre et de la demande) mais visqueux.

Les années 80 semblent marquer la fin du keynésianisme

Si l'œuvre de Keynes a une influence notable sur la politique économique de l'après-guerre aux Trente Glorieuses, les années 80 semblent marquer la fin du keynésianisme.

  • Les politiques de relance keynésienne sont moins efficaces dans des économies ouvertes. La demande peut se porter sur des produits importés et non pas sur des produits nationaux. Le résultat est une dégradation du solde commercial (les exportations moins les importations).
  • En Europe, l’intégration européenne et notamment l’adhésion au Pacte de Stabilité et de Croissance (1997) limite les possibilités nationales d’utiliser des politiques budgétaires expansionnistes pour soutenir la demande.

Années 1980 : l'âge d'or du libéralisme

Auparavant, la critique monétariste portée par Milton Friedman (1912-2006) avait déjà contesté la possibilité de mener des politiques de soutien de la demande.

  • Les mesures de relance budgétaires par l’augmentation des dépenses publiques ou la baisse des impôts n’ont pas d’effet durable sur l’emploi et l’équilibre économique. Elles se heurtent au comportement des ménages qui lissent leurs dépenses sur le long terme (théorie du revenu permanent).
  • Les politiques keynésiennes peuvent par ailleurs avoir des effets contreproductifs. Elles substituent la dépense publique à l'investissement privé ou créent de l'inflation.

Critique de la relance budgétaire

Robert Barro, professeur à Harvard et appartenant au mouvement de la Nouvelle économie classique, a démonté les vertus attribuées à la politique de relance budgétaire. Dans un article devenu célèbre (« Are Government Bonds Net Wealth? » publié en 1974), il démontre qu’elle n'a pas d'impact sur la consommation car les agents économiques anticipent les impôts futurs nécessaires au remboursement de la dette publique.


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