Textes anciens, utopie et christianisme : socles de la Renaissance

A la Renaissance, la pensée humaniste prône le retour à la culture antique, le goût des idées et la foi en l'Homme.


Publié le 13/11/2012 • Modifié le 28/09/2022

Temps de lecture : 1 min.

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Origines de la pensée humaniste

Le mot humanisme n’est apparu qu’au XIXe siècle. Il se réfère à Umanista, l’homme des Studia humanitatis (les lettres, les « humanités »). Au milieu du XVe siècle, à la suite du philosophe italien Marsile Ficin, les humanistes veulent retrouver l’authenticité de la pensée des Anciens, considérée enfouie sous les mauvaises traductions et les adaptations chrétiennes du « sombre Moyen Âge ». Les humanistes travaillent « dans le texte » à partir de manuscrits grecs, latins et hébreux, dont ils apprennent la langue. Ils redécouvrent les œuvres d’Aristote et de Platon. C’est la première Renaissance italienne : Marsile Ficin, qui dirige l’Académie platonicienne de Florence, a notamment pour disciple Jean Pic de la Mirandole, un autre penseur italien, qui étendit ses recherches à la pensée aristotélicienne et aux écrits de la Kabbale.

Humanisme et christianisme

Cette démarche humaniste, basée au départ sur des philosophes antiques agnostiques, gagne le cœur de l’Europe chrétienne. L’Allemand Luther, considéré comme le père du protestantisme, tient la Bible comme seule source légitime d’autorité religieuse. Érasme, prêtre catholique néerlandais, tout en restant à l’intérieur de l’Église, plaide pour une conception évangélique de la religion catholique, critiquant la hiérarchie de l’Église pour ses comportements trop éloignés des évangiles.

Les écrits des humanistes chrétiens font la part belle à l’utopie. De manière modérée chez Érasme : son essai satirique Éloge de la folie (1509), promeut, en maniant des dialogues plein d’humour et rédigés en néo-latin, les idéaux chrétiens.

L’anglais Thomas More, l’un des humanistes catholiques les plus durs face à la Réforme, propose avec Utopia un livre dont le projet est un panorama d’un pays fictif nommé Utopie. Dans cette île, la société repose sur l’absence d'échanges marchands, on y vit sans monnaie et sans accumulation privée. Sans doute un portrait inversé de son Angleterre, qu’il donne ainsi à distancier.

Humaniste français, François Rabelais, tout en étant prêtre catholique et médecin, marque les esprits par son œuvre romanesque et allégorique, Gargantua(1534) : dans son Abbaye de Thélème, hommes et femmes ne sont pas tenus par la règle, mais responsabilisés par leur seul libre arbitre. Ce courant utopique ouvre le passage vers une autre pensée… On la repère dès 1605 chez le britannique Francis Bacon, adepte de l’empirisme, qui souhaitera que la science soit « tirée de la lumière de la nature », et non « de l’obscurité de l’Antiquité ».

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