La psychanalyse à l'époque de Freud

À la fin du XIXe siècle, les idées de Freud suscitent beaucoup de méfiance... Explications.


Publié le 19/10/2012 • Modifié le 20/04/2023

Temps de lecture : 2 min.

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À la fin du XIXe siècle, la psychanalyse paraît subversive : le rôle de la sexualité dans le développement psychique heurte les valeurs morales, la notion de déterminisme de l'inconscient n'est pas acceptée par les philosophes et les scientifiques.

Les réticences

En 1895, lorsque Freud – à travers le cas d'hystérie d'Anna O. – explique sa méthode thérapeutique qui consiste à réactiver un traumatisme passé qui serait à l'origine de la maladie, il s'attire l'hostilité de la médecine officielle.

Reconnaissance et développement

Malgré tout, à partir de 1903, la psychanalyse commence à faire de nombreux adeptes. Freud crée la Société psychologique du mercredi, qui réunit des élèves et des disciples. On compte parmi eux Alfred Adler, Paul Federn et Otto Rank.

En 1907, Freud sort définitivement de son isolement puisque ses idées attirent des personnalités étrangères comme le suisse Carl Gustav Jung, le hongrois Sandor Ferenczi, l'allemand Karl Abraham ou l'américain Ernest Jones.

Le groupe psychanalytique s'agrandit, faisant aussi surgir des dissensions. Freud fonde alors, en 1910, l'Association psychanalytique internationale (API) dans le but d'imposer des normes dans la pratique de la psychanalyse. Cette association est une référence, aujourd'hui encore.

Pendant la Première Guerre mondiale, des sociétés psychanalytiques apparaissent en Amérique, en Espagne, aux Pays-Bas. En France, Marie Bonaparte – fervente adepte et amie de Freud – est une pionnière de la discipline. Elle traduit les écrits de Freud en français et joue un rôle d'intermédiaire entre Freud et les psychanalystes parisiens. En 1926, elle crée avec René Laforgue la Société psychanalytique de Paris (SPP).

En 1930, Freud reçoit le prix Goethe. Son travail est enfin reconnu en Allemagne.

Les scissions

Certains disciples s'éloignent de Freud et élaborent leurs propres théories. Alfred Adler est le premier à prendre ses distances, en 1911, en fondant la psychologie individuelle.
Quelques années plus tard, c'est Carl Gustav Jung qui se sépare de Freud. Il donne naissance à la psychologie analytique, une approche de l'âme humaine ne conservant que peu de similitudes avec la psychanalyse freudienne.

La psychanalyse après Freud

Après la mort de Freud, la psychanalyse continue de déranger. Le régime nazi la condamne et la supprime. En France, en 1949, le Parti communiste commence sa campagne contre cette discipline. En 1952, l'Eglise manifeste également sa méfiance envers la psychanalyse, qui serait issue d'un terrain athée. Dans un discours, Pie XII insiste sur le fait que les processus psychiques ne sont pas l'âme, et que l'association libre ne doit pas se substituer à la confession.

Encore aujourd'hui, certains reproches sont récurrents :

  • C'est une théorie non scientifique.
  • Le patient serait démuni de sens critique face aux interprétations du thérapeute.
  • Ce serait une thérapie à l'efficacité relative.

La psychanalyse fait école

Parallèlement, différentes écoles voient le jour partout dans le monde.

  • En France, la psychanalyse s'intéresse essentiellement à l'étude des textes de Freud et à la métapsychologie (qui concerne les lois du psychisme).
    Jacques Lacan (1901-1981) a eu une forte influence dans le paysage psychanalytique. Il se voulait freudien et ne souhaitait pas être à l'origine d'une nouvelle psychanalyse. Il a créé l'Ecole freudienne de Paris.
    Par ailleurs, la Société française de psychologie analytique regroupe les psychanalystes jungiens.
  • En Grande-Bretagne, les spécialistes se concentrent surtout sur la relation d'objet (relation enfant/mère) et le fantasme. La présence de femmes et de non médecins a favorisé l'émergence d'une tradition axée sur la clinique et le traitement des enfants.
    Mélanie Klein, Donald Winnicot et Wilfred Bion sont quelques grandes figures de la psychanalyse britannique.
  • Aux Etats-Unis, les psychanalystes insistent, en général, sur l'adaptation, le Moi et ses rapports à la réalité.
  • En Amérique du sud, les écoles développent principalement une psychanalyse engagée, influencée par des post-freudiens comme Jacques Lacan ou Mélanie Klein.

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