L'éloge rousseauiste de « la loi de nature »


Publié le 15/10/2012 • Modifié le 14/01/2020

Temps de lecture : 1 min.

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Rousseau ne réintroduit-il pas la nostalgie du paradis perdu en chantant, comme il le fait, la loi de nature ?

jean-jacques rousseau

page titre, première édition du discours sur l’origine
et les fondements de l’inégalité parmi les hommes
(appelé aussi Second DIscours), 1755

Quoi de plus ambigu que la nature et le naturel ? Une double clarification s’impose :

D’un côté, ce qui est par nature est distinct, voire opposé à ce qui est par convention, par institution. Ainsi l’élan naturel du cœur se heurte dans La Nouvelle Héloïse à l’autorité paternelle ; ainsi encore la complexion naturelle de l’enfance se trouve contrecarrée, transformée et modelée par l’éducation.

D’un autre côté, « naturel » désigne aussi ce qui appartient à la nature, à l’être même de ce dont on parle : tout l’âge classique définit le propre de l’homme par la raison et, contrairement à un préjugé tenace, Rousseau ne dit pas autre chose. Comment pourrait-il sinon affirmer que la volonté générale en chacun est toujours droite ? Cette fois, « naturel » veut dire « rationnel » et se distingue de ce qui est empirique, positivement existant (ou ayant existé). En cette acception cette fois, la loi naturelle se distingue de toute loi existante, comme le droit naturel du droit positif et la religion naturelle de toute religion instituée. Quand Rousseau s’écrie dans les dernières lignes du Second Discours qu’il « est manifestement contre la loi de nature, de quelque manière qu’on la définisse qu’un enfant commande à un vieillard, qu’un imbécile conduise un homme sage, et qu’une poignée de gens regorge de superfluités tandis que la multitude affamée manque du nécessaire », chacun comprend bien que Rousseau avec son art de la formule juste et frappante met en évidence des états de choses contraires à la raison et même manifestement absurdes.

 


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