Baudelaire : héritier du romantisme, précurseur du symbolisme avec une pointe de Parnasse

Charles Baudelaire reste un poète inclassable. Parfois censuré, pour certains de ses propos, il a pourtant ouvert les portes du « spleen » et déculpabilisé certains poètes modernes.


Publié le 20/02/2024 • Modifié le 27/02/2024

Temps de lecture : 2 min.

Écrit par Clémence Losfeld et Athéna Sol

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Baudelaire chef de file de la poésie moderne

On le considère souvent comme un héritier du romantisme mais aussi et surtout comme un précurseur du symbolisme, avec une pointe de Parnasse.

  • Du romantisme, il tient son goût pour ce qui est sombre, la maladie et pour la thématique de la passion. 

  • Du symbolisme, il considère que le monde sensible doit être déchiffré pour accéder à une vérité supérieure.  

  • Sous certains aspects, il se rapproche aussi du Parnasse, parce qu’il considère que la forme doit primer sur le fond en poésie. La Beauté est de la plus haute importance. Dans sa vie de tous les jours, il cultive l’esthétique dandy, pour lui, la poésie a le pouvoir d’idéaliser le réel.

Le langage poétique de Baudelaire

  • Des règles strictes : il prône le respect de la versification: en cela, il est en rupture avec les romantiques. Baudelaire n'est pas partisan de la poésie libre, qui s’affranchit des règles de la versification.

  • La brièveté : là où Victor Hugo voulait révolutionner le « vieux dictionnaire », l’alexandrin et proposait des poèmes très longs, Baudelaire, lui, considère que la contrainte en poésie est de la plus haute importance parce qu’elle est une langue supérieure qui permet de faire surgir des idées en peu de mots. La brièveté et les règles strictes permettent au poète d'atteindre un langage poétique doté d’une réelle force évocatrice.

Parce que la forme est contraignante, l’idée jaillit plus intense.

 

Charles Baudelaire

  • Si, à partir de 1855, Baudelaire publie des poèmes en prose dans la presse, le recueil, pour lequel les éditeurs retiendront soit le titre de Petits Poèmes en prose, soit Le Spleen de Paris, ne paraît, inachevé (50 poèmes au lieu des 100 prévus), qu’après sa mort.

 

le spleen de paris
Le Spleen de Paris, édition de 1944,
éd. Du vieux colombier

Baudelaire considérait ces poèmes, qui en reprennent les grands thèmes, comme un « pendant » des Fleurs du Mal ; neuf textes sont même des doublets explicites de poèmes en vers. Mais, contrairement aux Fleurs du Mal, Le Spleen de Paris n’est pas structuré, chaque texte constitue un tout autonome, discontinuité qui répond à la volonté de traduire les multiples suggestions de la vie urbaine, les rencontres fortuites offertes à un promeneur parisien. Ayant le sentiment d’avoir atteint, avec Les Fleurs du Mal, les limites de la poésie traditionnelle, Baudelaire cherche une langue nouvelle, une « prose poétique, musicale, sans rythme et sans rime » qui s’adapte aux mouvements de l’âme, aux « soubresauts de la conscience ». Poésie de la modernité qui ne doit plus rien à la tradition, Le Spleen de Paris privilégie « le transitoire, le fugitif, le contingent », cette moitié de l’art dont l’autre moitié est, selon Baudelaire, constituée d’un élément éternel et invariable.

Ce qu’il faut retenir

  • Le style : Baudelaire est inclassable, proche des romantiques par la thématique, du poème, du symbolisme pour sa vision du monde, du Parnasse par sa recherche du Beau.
  • Du symbolisme : il annonce Mallarmé, Verlaine et Rimbaud et leur monde supérieur.
  • Du Parnasse : il cultive l'esprit dandy et le respect de la versification.
  • Du romantisme : il empreinte les thématiques du romantisme noir et se mesure à Victor Hugo.
  • L'écriture : Il attache une importance particulière à la versification et à la concision. La brièveté et les règles strictes sont, selon lui, nécessaires pour atteindre un langage poétique puissant
  • Charles Baudelaire a aussi écrit des poèmes en prose, et se détache par conséquence de la tradition.
  • Les thèmes : Popularisation du terme « spleen » qui fait écho à un dégoût de tout, à un état mélancolique. La conséquence ? L’ennui devient alors l’ennemi à abattre parce qu’il permet au spleen de s’installer.
  • 🎤 👊 Tu veux un exemple ? découvre l'analyse du « poème Spleen de Charles Baudelaire » par Athena Sol.

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