Le théâtre de Corneille


Publié le 29/01/2013 • Modifié le 27/12/2023

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De la comédie à la tragédie

Dans les premières années de sa carrière dramaturgique, Corneille renouvelle le genre de la comédie. Il remplace les farces rudimentaires et grossières inspirées de la commedia dell'arte par des textes décrivant les mœurs et caractères de l'époque et met en scène des personnages proches du public. Ses comédies comme Mélite, ou La Place royale écrites entre 1629 et 1634 ne cherchent pas à faire rire, elles peignent avec un aimable réalisme la vie quotidienne bourgeoise. Le comique naît des personnages et non de situations stéréotypées.

Le triomphe du Cid en 1637 annonce un tournant dans la carrière de l'auteur. Le Cid est une tragi-comédie, genre qui n'est pas exactement un mélange de tragédie et de comédie, mais plutôt une tragédie au dénouement heureux. Contrairement à la comédie qui présente des scènes de la vie quotidienne, la tragédie ne s'intéresse qu'aux personnages nobles de l'histoire et du mythe. Mais Corneille prend ses distances avec le classicisme. Ses héros, loin d'être anéantis par une fatalité qui les dépasse, sortent victorieux des épreuves et obtiennent amour et gloire.

Quelques caractéristiques propres au théâtre de Corneille

L'unité de péril

Voici comment Corneille définit ce principe dans ses Trois discours sur l'art dramatique, écrits en 1660,« l'unité d'action constitue dans la tragédie en l'unité de péril, soit que son héros y succombe, soit qu'il en sorte. Ce n'est pas que je prétende qu'on ne puisse admettre plusieurs périls […] pourvu que de l'un on tombe nécessairement dans l'autre ; car alors la sortie du premier péril ne rend point l'action complète puisqu'elle en attire un second. »

L'extraordinaire et la démesure

Corneille utilise souvent l'excès dans sa peinture des caractères. Il s'éloigne ainsi de la vraisemblance des règles classiques qu'il ne considère pas comme un absolu, estimant au contraire qu'il faut « les apprivoiser adroitement avec notre théâtre ». De même, dans le choix des sujets, il privilégie les thèmes extraordinaires : « Les grands sujets qui remuent fortement les passions, […] doivent toujours aller au delà du vraisemblable, et ne trouveraient aucune croyance parmi les auditeurs, s'ils n'étaient soutenus, ou par l'autorité de l'histoire qui persuade avec empire, ou par préoccupation de l'opinion commune […]. »

Le héros cornélien

Le héros cornélien est fier, droit, héroïque et conscient de sa valeur. Son orgueil, fondé sur le sentiment de sa supériorité aristocratique, le mène à donner sa grandeur en spectacle. Contrairement au héros romantique, marginal et révolté, celui de Corneille s'inscrit dans un groupe social (les nobles dans Le Cid, les patriotes chez Horace). Son âme est partagée entre l'amour et l'honneur : c'est le fameux« dilemme cornélien », moteur de l'action dramatique. Mais cet héroïsme n'est pas seulement tourné vers les autres. Il symbolise également un idéal personnel de noblesse. La morale cornélienne consiste à faire coïncider les passions et les instincts des personnages avec la conception qu'ils ont de leur propre supériorité. Ce combat intérieur les entraîne irrémédiablement à dépasser le statut de simple personnage pour accéder au rang de héros.


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