Albert Camus (1913-1960), biographie


Publié le 22/07/2013 • Modifié le 03/01/2024

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Une enfance en Algérie

« La pauvreté […] n’a jamais été un malheur pour moi : la lumière y répandait ses richesses. […] Pour corriger une indifférence naturelle, je fus placé à mi-distance de la lumière et du soleil. La misère m’empêcha de croire que tout est bien sous le soleil et dans l’histoire ; le soleil m’apprit que l’histoire n’est pas tout ». Œuvres Complètes, Albert Camus, Tome I, p. 32 Préface à L’Envers et l’Endroit.

► Albert Camus naît le 7 novembre 1913 à Mondovi, en Algérie, département de Constantine. Son père, mobilisé en août 1914 en métropole, est blessé à la bataille de la Marne. Il meurt le 11 octobre 1914 à l’hôpital militaire de Saint-Brieuc. Albert est élevé à Alger, avec son frère Lucien, par une mère silencieuse, analphabète, et une grand-mère à forte personnalité. Son instituteur, monsieur Germain, remarque ce garçon doué, lui fait passer l’examen des Bourses. Il est reçu et entre au Grand lycée d’Alger. Il partage alors son temps entre ses études, le football et des boulots administratifs pendant les vacances.

La maladie

Reçu en 1930 à la première partie du baccalauréat, Albert Camus entre à l’automne en classe de philosophie. En décembre, on décèle les premières atteintes de la tuberculose. Le jeune homme prend conscience de la mort. Il quitte sa famille et s’installe chez son oncle Acault, boucher, voltairien et anarchiste ! En octobre 1931, il reprend ses études de philosophie dans la classe de Jean Grenier qui lui fait découvrir le roman d’André de Richaud La Douleur.

Etudes de philosophie et débuts dans le journalisme

En juin 1934, il épouse Simone Hié dont il se sépare en 1936. En 1935, sur le conseil de Jean Grenier, il adhère au Parti communiste, qu’il quittera en 1937. A l’automne 1935, il fonde avec des amis le Théâtre du Travail qui deviendra en 1937 Théâtre de l’Equipe. En mai 1936, il est reçu au Diplôme d’études supérieures de philosophie. Pendant un an, il travaille comme assistant temporaire à l’Institut de météorologie d’Alger ; en octobre 1938, Pascal Pia, directeur d’Alger républicain l’embauche comme rédacteur. Il tient aussi la rubrique « Salon de lecture ». A la déclaration de guerre en septembre 1939, Camus, bien que pacifiste, essaie de s’engager : il est exempté pour raison de santé. Alger républicain suspend sa parution, est remplacé par Soir républicain jusqu’à son interdiction en janvier 1940 : Camus se retrouve au chômage et persona non grata en Algérie.

La vie en France

Première expérience en métropole

Sans travail en Algérie, Camus rejoint Paris en mars 1940. Pascal Pia le fait embaucher à Paris-Soir. Début mai 1940, il achève la première version de L’Etranger  qui ne sera publié que deux ans plus tard. Il travaille en même temps au Mythe de Sisyphe et à sa première pièce, Caligula. En janvier 1941, il regagne Oran avec Francine Faure qu’il a épousée en décembre 1940 à Lyon après avoir divorcé de sa première femme Simone Hié. Il y reste jusqu’en août 1942, époque à laquelle il revient en France.

L’exil en France

En août 1942, Camus s’installe au Panelier, dans le Vivarais, pour soigner une nouvelle attaque de tuberculose. Les Allemands envahissent la zone libre le 11 novembre 1942, l’obligeant à passer toute la guerre en France, loin des siens. Il éprouve un fort sentiment d’exil dont il se souviendra en écrivant La Peste. Début novembre 1943, il entre comme lecteur chez Gallimard. Sa vie change. Il fréquente le milieu littéraire et intellectuel parisien, fait la connaissance entre autres de Simone de Beauvoir et de Jean-Paul Sartre, et surtout de Maria Casarès avec laquelle il restera lié jusqu’à sa mort. En 1943, il rejoint la Résistance. On lui délivre une fausse carte d’identité au nom d’Albert Mathé. Son engagement passe essentiellement par l’écriture, comme en témoignent les quatre Lettres à un ami allemand ou ses éditoriaux de Combat clandestin.

La renommée

A la Libération, il devient l’éditorialiste reconnu de Combat. Signe de notoriété grandissante, il est sollicité pour des préfaces, et donne des interviews dans lesquelles il fait le point sur son œuvre. Camus est devenu un personnage qui compte dans la France d’après guerre. A l’automne 1945, il note dans ses Carnets : «A trente ans, presque du jour au lendemain, j’ai connu la renommée. Je ne le regrette pas. J’aurais pu en faire plus tard de mauvais rêves. Maintenant, je sais ce que c’est. C’est peu de chose ». Le 6 juin 1947 paraît La Peste, qui reçoit presque immédiatement le prix des critiques et lui apporte le succès. Les années d’après-guerre ne sont pas de tout repos pour Camus. Il collabore à Combat, ses enfants naissent, il voyage en Algérie, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, dirige la collection « Espoir » chez Gallimard et doit faire face à des problèmes de santé.

Albert Camus : un homme déchiré

La rupture avec Breton et Sartre

La parution de L’homme révolté en 1951 provoque deux polémiques, l’une avec André Breton et les surréalistes, l’autre avec Jean-Paul Sartre et l’équipe de la revue Les Temps modernes à la suite de la critique violente et insultante de Jeanson dans le numéro de juin 1952. Camus riposte par une « Lettre au directeur des Temps modernes » dans le numéro 82 d’août 1952 ; la réponse de Sartre, dans le même numéro, consacre la rupture. On trouve un écho de cette querelle dans La Chute. Commence alors pour Camus une traversée du désert.

L’Algérie, la déchirure

La Toussaint 1954 voit le début de l’insurrection en Algérie. Camus est déchiré et condamne, au nom d’une justice supérieure, toute forme de terrorisme qui touche des civils. Il écrit en 1955 à Aziz Kessous: « Vous me croiriez sans peine si je vous disais que j’ai mal à l’Algérie, en ce moment, comme d’autres ont mal aux poumons ».

Le 22 janvier 1956 il lance, à Alger, un appel pour une trêve civile. Il espérait sauver la cohabitation des populations française et musulmane. Quand il comprend qu’entre terrorisme et répression, il n’y a pas de place pour une troisième voie et qu’on s’achemine vers la guerre, il choisit de se taire. Il expliquera son silence dans l’avant-propos et la conclusion de Chroniques algériennes, en 1958.
En 1957, le prix Nobel de littérature couronne « son importante œuvre littéraire qui éclaire avec un sérieux pénétrant les problèmes posés de nos jours aux consciences humaines.

Une mort prématurée et absurde

Albert Camus se partage entre Paris et Lourmarin où il a acheté une maison. Le 3 janvier 1960, il regagne Paris avec Michel Gallimard, son épouse Janine et sa fille. Le 4, au Petit Villeblevin, la voiture quitte la route : Camus est tué sur le coup, Michel Gallimard décède cinq jours plus tard. Il avait, dans sa sacoche, le manuscrit du Premier Homme

 


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