Du fatalisme ou déterminisme dans Jacques le Fataliste et son maître

Denis Diderot, éduqué dans la religion catholique, va évoluer au fil de sa vie vers le déisme puis le matérialisme. Philosophe des Lumières, il ne rejette pas la religion mais les excès de la religion.

Publié le 04/10/2013 • Modifié le 28/02/2020

Temps de lecture : 1 min.

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Le fatalisme, un débat philosophique

Denis Diderot, éduqué dans la religion catholique, va évoluer au fil de sa vie vers le déisme puis le matérialisme. Philosophe des Lumières, il ne rejette pas la religion mais les excès de la religion.

Lorsqu’il publie Jacques le fataliste, le fatalisme est au centre de débats acharnés entre les défenseurs de la foi catholique et les philosophes des Lumières, à la recherche d’une religion délivrée de tout ritualisme et de la superstition.

Ces débats se sont cristallisés autour du portrait de poète, philosophe et visionnaire, dépeint dans le poème philosophique Essai sur l’Homme de l’anglais Alexander Pope, publié en 1730 et traduit en français pour la première fois en 1736. 

À sa façon, dans Jacques le fataliste, Diderot interroge les liens de causalité dans l’action humaine entre liberté, nécessité et déterminisme. En la soustrayant des questions théologiques : son héros, Jacques le fataliste, est athée. Ses réflexions tout au long de l’aventure rejoignent plus les champs de la philosophie et de la science, que de la religion ou de la magie. 
 

 

La lecture chez Diderot [estampe] / peint par E. Meissonier ; gravé par Monziès 1888.

Jacques, fataliste ?

De prime abord, Jacques le fatalise ne pourrait pas être maître de son destin.

« Jacques : (...) Un homme heureux est celui dont le bonheur est écrit là-haut ; et par conséquent celui dont le malheur est écrit là-haut, est un homme malheureux. »

Son fatalisme apparent illustre, en fait, un questionnement permanent sur la vie.

« Jacques : Et qui est-ce qui a fait le grand rouleau où tout est écrit ? Un capitaine, ami de mon capitaine, aurait bien donné un petit écu pour le savoir ; lui, n’aurait pas donné une obole, ni moi non plus ; car à quoi cela me servirait-il ? En éviterais-je pour cela le trou où je dois m’aller casser le cou ? »
 

Vers le déterminisme

Ses choix et ses actions vont influer sur le cours de sa vie et sur le déroulement de l’histoire racontée. L’attitude de Jacques ne ressort donc pas du sens commun donné aujourd’hui au fatalisme : celle de quelqu’un qui s’abandonne passivement aux événements.

Les aventures de Jacques le Fataliste ressortent plus de la notion de déterminisme.

Le déterminisme englobe le pouvoir de la raison (le devenir peut être appréhendé en raisonnant) ainsi que le pouvoir de l’action (certaines actions ou évènements peuvent être empêchés en en empêchant d’autres).

L’homme, même s’il ne contrôle pas tout, peut influer sur son destin en s’appuyant sur sa compréhension du monde et sur sa connaissance des sciences (les mêmes causes produisent les mêmes effets).


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