Les liens entre l'éducation et la pauvreté

Quelles sont les liens entre la pauvreté et l'éducation ?


Publié le 15/10/2012 • Modifié le 20/01/2023

Temps de lecture : 2 min.

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La pauvreté a longtemps été perçue comme une insuffisance de revenus, caractérisée par les manques qu'elle entraînait dans la vie quotidienne : le manque d'éducation n'était ainsi qu'une conséquence de l'état de pauvreté dans lequel se trouvaient les indigents.

L'éducation, un droit fondamental

L'approche du développement humain, influencée par les travaux de l'économiste indien Amartya Sen, révolutionne ces manières de voir. La pauvreté est avant tout absence de « capacités » fonctionnelles élémentaires. La limitation des « capacités » peut concerner aussi bien le besoin « physique » - disposer d'une alimentation convenable, être correctement vêtu et logé, être prémuni contre les maladies - que le domaine immatériel de l'expression des opinions ou celui de l'acquisition des savoirs. L'éducation n'est plus alors considérée comme une dimension qualitative de la vie, accessible après que les besoins de base ont été couverts, ni plus comme un « passage obligé » pour atteindre et maintenir un certain niveau de croissance, mais bien comme un droit fondamental à pouvoir jouir de l'ensemble de ses « capacités ». L'éducation donne à chacun le pouvoir de faire des choix, elle est l'outil le plus puissant vers l'émancipation.

Les freins à l'éducation liés à la pauvreté

Le lien entre la pauvreté et l'éducation est généralement analysé au niveau macro-économique, en termes d'accès à l'éducation (taux d'alphabétisme, taux de scolarisation) et d'allocation des dépenses publiques à ce secteur.

L'impact de la pauvreté sur la scolarisation

Le facteur économique peut en effet largement entamer les budgets de l'Etat alloués à l'enseignement. Cette forme de pauvreté budgétaire, qui peut être accentuée par un manque d'équité et de rationalité dans la distribution des ressources disponibles, génère de nombreux freins du côté de l'offre éducative :

  • le manque d'infrastructures scolaires : le nombre d'écoles n'est pas suffisant et les écoles existantes ne peuvent pas toujours dispenser tous les niveaux de cours, ce qui est une des causes des abandons ;
  • le manque de ressources humaines : le manque de professeurs et de formateurs est souvent préjudiciable au bon fonctionnement des écoles ;
  • la précarité des conditions d'apprentissage : les classes surchargées, les professeurs peu formés, les faibles moyens pédagogiques disponibles, un nombre d'heures de cours insuffisant et un absentéisme élevé sont autant de freins à une éducation de qualité.

Dans les pays dits « pauvres », les carences observées du côté de l'offre éducative se conjuguent à la précarité des ressources financières dont disposent les familles et à la part qu'elles peuvent effectivement consacrer à la scolarisation de leurs enfants. Les frais d'inscriptions ou autres frais d'écolage peuvent être prohibitifs pour de très nombreuses familles. Cette forme de pauvreté génère d'autres types de freins liés à la demande effective des familles en matière d'éducation, demande qui peut varier suivant que l'on se trouve en milieu urbain ou en milieu rural.

L'éducation pour réduire la pauvreté

Généralement, la demande des familles des milieux urbains, au-delà de la nécessité d'être alphabète due au contexte de la ville, vise directement l'acquisition pour leurs enfants d'un métier et la possibilité d'en « vivre mieux que les parents ». La mise à l'école des enfants y apparaît comme vitale. Elle est à ce titre pleinement intégrée à leur éducation. La scolarisation des enfants participe à la fois de la nécessité et d'une stratégie d'ascension sociale. En milieu rural, l'école apparaît positivement comme un lieu où il est possible d'acquérir des compétences et comme un moyen d'ascension sociale. Néanmoins, elle n'apparaît pas comme « obligée » tant elle est perçue par les parents comme d'une faible efficacité. Autrement dit, les parents demandent essentiellement à l'école de justifier l'investissement, lourd financièrement et plus encore en organisation de la vie familiale, qu'elle représente. C'est donc moins la pauvreté des ménages qui est en cause - exception faite des cas d'extrême dénuement - que celle d'un système scolaire trop souvent inapte à convaincre les parents de son utilité réelle. Les réponses à apporter relèvent dès lors de l'amélioration du fonctionnement et de la qualité de l'école.


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