Le positionnement théorique singulier de Joseph Schumpeter


Publié le 26/08/2013 • Modifié le 13/06/2023

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Ouverture disciplinaire

schumpeter_couverture-livre

couverture de histoire de l'analyse économique,
Oxford University Press, New York, 1954

Schumpeter suit à l’université de Vienne des cours d’économie dispensés par des membres de l’école marginaliste. Pour les tenants de l’école marginaliste, d’essence néo-libérale, la valeur économique résulte de « l'utilité marginale ».

Schumpeter travaille également avec les sociologues allemands Max Weber et Werner Sombart. Cette ouverture disciplinaire influence toute son œuvre, la distinguant singulièrement des travaux d’économistes orthodoxes et lui donnant une large portée.

Le déséquilibre, situation normale de l’économie

Lorsque Schumpeter entre dans la carrière universitaire, l’économie politique est alors dominée par le courant orthodoxe des économistes néoclassiques. Ceux-ci raisonnent à partir d’un marché parfait ne connaissant ni déséquilibres de long terme, ni évolutions significatives au cours du temps.

Schumpeter se démarque dès 1912 de ce courant de pensée en publiant une Théorie de l'évolution économique. S’opposant à la théorie néoclassique, il défend l’idée que la situation normale de l’économie n’est pas l’équilibre mais le déséquilibre créé par la fréquence des innovations.

Remise en cause de l’homo œconomicus

Sa collaboration avec les sociologues de l’école historique allemande l’influence beaucoup dans sa démarche scientifique.

Il rejette le point de vue néoclassique qui réduit la complexité des phénomènes humains au modèle de l’homo œconomicus dans le but de dégager des lois universelles. Il ne refuse pas toute théorisation mais propose de l’articuler avec une connaissance empirique des phénomènes, notamment en mobilisant les statistiques et la sociologie.

Cela le conduit, à la manière de Marx, à prendre en compte les évolutions économiques et sociales du mode de production capitaliste. Schumpeter se nourrit de la querelle des méthodes (le Methodenstreit) qui a opposé deux conceptions du travail en sciences sociales à la fin du XIXe siècle.

  • L’école autrichienne néoclassique soutient que le scientifique doit identifier des lois anhistoriques (sans rapport avec le contexte historique) des phénomènes économiques.
  • Les tenants de l’école historique allemande pensent au contraire que de telles lois n’existent pas en raison de l’évolution des contextes et phénomènes économiques dans le temps.

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